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Le système retraite français est complexe : système par répartition, différents régimes, les trimestres, etc.
 

Le taux de remplacement et la retraite : définition et calcul

Publié le 30/08/2021

Le taux de remplacement est un calcul important à réaliser avant de partir à la retraite. Il permet d’évaluer la différence entre vos revenus durant votre dernière année d’activité et ceux de votre pension de retraite.

taux remplacement retraite


Qu’est-ce que le taux de remplacement et comment le calculer ?

Le taux de remplacement peut se définir comme le pourcentage du revenu d’activité que vous conserverez une fois à la retraite. Pour obtenir votre taux de remplacement, vous devez diviser le montant de votre pension de retraite par le montant de votre dernier salaire professionnel. Par exemple, si vous touchiez un salaire net de 2 500 euros par mois durant votre dernière année de travail et que votre pension de retraite est de 1 700 euros nets, votre taux de remplacement est de 68% (= 1 700/2 500).

Pour déterminer votre pension de retraite vous pouvez prendre la somme des pensions de base et complémentaires que vous avez touchées le premier mois de votre départ à la retraite. Il est également possible de faire le calcul avec la moyenne mensuelle des montants de pensions que vous avez perçus au cours de votre première année à la retraite.

En ce qui concerne votre dernière rémunération en activité, il n'y a pas de méthode de calcul unique puisqu'elle dépendra de votre régime de retraite. Renseignez-vous.

Il est intéressant de calculer votre taux de remplacement afin d’évaluer l’impact de votre départ à la retraite sur votre niveau de vie. On estime que le taux de remplacement moyen est de 75% pour les fonctionnaires et de 50% pour les salariés du secteur privé pour une carrière complète. Cet écart s'explique notamment par la méthode de calcul de la pension de retraite entre le secteur privé et le secteur public. Le premier se base sur les 25 meilleures années de salaire, contre les 6 derniers mois de salaire, pour le deuxième.

Il faut aussi noter que plus les salaires sont élevés, plus le taux de remplacement sera bas. Cela s’explique par le fait que les retraités ayant touché un salaire modeste bénéficient d’allocations à l’instar du minimum vieillesse ou du minimum contributif.

Qu'est-ce que le taux de liquidation par rapport au taux de remplacement ?

Il ne faut pas confondre taux de remplacement et taux de liquidation qui n'ont pas du tout le même rôle. Le taux de liquidation est un élément utilisé dans le calcul du montant de votre pension de retraite et qui est fixé par les pouvoirs publics, contrairement au taux de remplacement qui est individuel et va vous permettre de mesurer l’impact du départ en retraite sur votre niveau de vie par rapport à votre dernière rémunération.

On parle de taux de liquidation maximum quand un assuré atteint le "taux plein". Il est par exemple de 50 % du salaire annuel moyen dans le régime général de la Sécurité sociale des salariés et indépendants et de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et de 75 % dans la fonction publique. Deux données permettent d'obtenir le taux plein : la durée d'assurance requise et l'âge de retraite à taux plein. Ce n'est seulement quand vous connaitrez le montant de votre pension de retraite que vous pourrez calculer votre taux de remplacement.

Taux de remplacement : pourquoi le calculer avant le départ à la retraite ?

Calculer son taux de remplacement est important, car il permet d’évaluer si le montant de votre pension sera suffisant une fois à la retraite tous régimes confondus (retraite de base et complémentaire). En effet, ce taux de remplacement n'est pas fixe, il peut varier de manière notable, selon la situation de chacun, les régimes de retraite et les parcours et statuts professionnels (salarié, fonctionnaire, artisan, professionnel libéral, etc.). Si les dépenses des retraités peuvent être moins élevées que durant la vie active, il reste primordial de bénéficier de revenus suffisants afin de pouvoir réaliser ses projets et de profiter au mieux de sa nouvelle vie. Prenez le soin de préparer le plus tôt possible votre retraite. Le simulateur "Petite cagnotte deviendra grande" vous aidera à estimer le montant que vous serez en capacité d'épargner chaque mois et le capital que vous pourrez constituer jusqu'à la retraite.

Lire aussi : Comment calculer le montant de sa retraite en brut et en net ?

Comment anticiper sur sa perte de revenus à la retraite ?

La perte de revenus est inévitable à la retraite. Afin de l’anticiper il convient de se poser les bonnes questions et de réaliser les bons calculs. Voici quelques astuces pour augmenter votre taux de remplacement :

  1. Partir à la retraite plus tard. En continuant à travailler après l’âge légal de départ, même si vous pouvez bénéficier d'une retraite à taux plein, vous bénéficierez d’une surcote retraite. La retraite progressive peut aussi vous permettre de continuer à travailler à temps partiel et ainsi valider des nouveaux trimestres et améliorer votre pension de retraite.
  2. Opter pour le cumul emploi retraite. Ce dispositif vous permet de continuer à travailler tout en touchant le salaire de votre nouvelle activité et votre pension de retraite. Cumuler emploi et retraite est une bonne solution pour toucher des revenus complémentaires ou pour faire face à une éventuelle décote retraite. Néanmoins, avec cette solution, vous ne cumulerez plus de nouveaux droits à la retraite.
  3. Épargner pour sa retraite. L’épargne retraite est une des meilleures solutions pour vous constituer une retraite additionnelle. Elle nécessite néanmoins de s’y être pris suffisamment tôt pour limiter votre effort d'épargne. Vous pouvez par exemple souscrire un contrat PERIN, une assurance vie ou encore investir dans l’immobilier et dans la mesure du possible être propriétaire de votre logement.

Projections de l'évolution du taux de remplacement par le Conseil d'Orientation des Retraites (COR)

Le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) étudie depuis quelques années les perspectives d’évolution des taux de remplacement calculés sur plusieurs profils types d’assurés et appartenant à différentes générations (par exemple : cadre, non-cadre, à carrière continue ou interrompue par du chômage, femme avec interruption de carrière pour enfant, agent de la fonction publique, fonctionnaire, etc.). Selon son rapport de juin 2021*, le taux de remplacement diminue de génération en génération quel que soit le secteur d'activité ou le régime de rattachement. L'étude montre, néanmoins, que la diminution du taux de remplacement d'un fonctionnaire de catégorie B s’avère beaucoup plus rapide et prononcée que celle d'un salarié non cadre du secteur privé.

Quels sont les taux de remplacement maximum pour les salariés cadres et non cadres du privé ?

Selon les dernières projections du Conseil d'Orientation des Retraites, pour le salarié non-cadre du secteur privé à carrière complète, le taux de remplacement pour la génération 1959 serait de 74,6 % en cas de départ à 62 ans au taux plein (sans décote, ni surcote) en 2021 et à 88,7 % en cas de départ à 67 ans en 2026. En ce qui concerne le salarié cadre du secteur privé à carrière complète, le taux de remplacement pour la génération 1959 serait de 50,2 % en cas de départ à 62 ans au taux plein (sans décote, ni surcote) et à 61,1 % en cas de départ 5 ans plus tard.

Quels sont les taux de remplacement pour les agents de la fonction publique ?

Le COR a retenu 4 cas types d'agents de la fonction publique pour son étude de projection des taux de remplacement :

  • L'agent sédentaire de catégorie B ;
  • L'agent sédentaire de catégorie A à faible taux de prime ;
  • L'agent sédentaire de catégorie A+ à taux de prime élevé ;
  • L'agent actif avec départ possible à 50 ou 52 ans.

Dans la fonction publique, les situations sont diverses selon les catégories d’agents et selon le taux de prime entrant dans leur rémunération. En effet, les primes ne sont pas prises en compte dans le calcul des pensions de retraite des fonctionnaires. Dès lors, plus la part de primes est importante, plus faible sera le taux de remplacement. Par exemple, pour une même génération 1959 :

  • un fonctionnaire sédentaire de catégorie B (avec des primes représentant 24 % de son traitement) aura un taux de remplacement estimé à 64,1 % en cas de départ à 62 ans à taux plein et à 80 % en cas de départ à 67 ans, âge d’annulation de la décote.
  • un professeur, agent catégorie A à faible taux de primes (15 %), aura un taux de remplacement supérieur : 64,4 % pour un départ à 62 ans puis, progressivement l’écart se creuse en sa faveur pour atteindre et 84,3 % pour un départ à 67 ans. 

Les policiers, eux, peuvent partir à la retraite plus tôt puisqu'ils sont fonctionnaires en catégorie active, mais leur taux de remplacement sera relativement faible du fait de la proratisation** de leurs droits. Ce n’est qu’en poursuivant leur carrière au-delà de l’âge minimal d’ouverture des droits les concernant, qu’ils peuvent atteindre des niveaux comparables aux autres cas types.

Le COR précise, toutefois, que ces cas types ne peuvent pas être considérés comme représentatifs de l’ensemble des assurés appartenant à une même catégorie. Pour comparer les règles des différents régimes, il faudrait raisonner à profils de carrières salariales identiques. Or les règles de retraite des salariés du secteur privé aux fonctionnaires par exemple ne sont pas identiques.

Lire aussi : Fonction publique : comment fonctionne la retraite des fonctionnaires ?

* Source : Rapport annuel du Conseil d'Orientation des Retraites – Juin 2021 "Évolutions et perspectives des retraites en France" - pages 135 à 148

** Coefficient de proratisation : Un taux de réduction vient s'appliquer sur le montant de votre pension de retraite, lorsque vous avez validé moins de trimestres que nécessaire durant votre carrière dans un régime de retraite. Ce taux est égal au nombre de trimestres effectivement validés/nombre de trimestres requis.