En France, si vous êtes handicapé ou reconnu en invalidité, il existe des dispositifs vous permettant de partir à la retraite plus tôt. Lorsque vous êtes en activité, vous pouvez également bénéficier d’allocations financières pour compenser la perte de revenus résultant de la diminution de votre temps de travail. A la retraite, vous pourrez continuer à bénéficier de certaines aides.
Si vous présentez un handicap, vous pouvez prétendre à un départ à la retraite de manière anticipée et partir à la retraite avant l’âge légal de départ (62 ans). Les salariés, non-salariés et fonctionnaires peuvent en bénéficier s’ils sont considérés comme handicapés. Ainsi, avec la retraite anticipée, vous pouvez partir à la retraite dès 55 ans sans subir de décote. Pour cela, il faut remplir 3 conditions :
Les deux premières conditions varient en fonction de l’âge auquel vous souhaitez bénéficier du départ anticipé et de votre année de naissance. Le nombre de trimestres validés et cotisés changeront donc en fonction de ces critères. Pour vous aider à y voir plus clair, vous pouvez vous reporter au tableau suivant*, sur la durée d'assurance nécessaire pour partir en anticipé à la retraite au titre d'un handicap :
Année de naissance | Âge minimum de départ à la retraite | Durée totale d'assurance (en trimestres) | Durée d'assurance cotisée |
1961 | 61 ans | 88 | 68 |
1962 | 60 ou 61 ans | 88 | 68 |
1963 | 59, 60 ou 61 ans | 88 | 68 |
1964 | 58 ans | 99 | 79 |
59, 60 ou 61 ans | 89 | 69 | |
1965 | 57 ans | 109 | 89 |
58 ans | 99 | 79 | |
59, 60 ou 61 ans | 89 | 69 | |
1966 | 56 ans | 119 | 99 |
57 ans | 109 | 89 | |
58 ans | 99 | 79 | |
59, 60 ou 61 ans | 89 | 69 | |
1967, 1968 et 1969 | 55 ans | 130 | 110 |
56 ans | 120 | 100 | |
57 ans | 110 | 90 | |
58 ans | 100 | 80 | |
59, 60 ou 61 ans | 90 | 70 | |
1970, 1971, 1972 | 55 ans | 131 | 111 |
56 ans | 121 | 101 | |
57 ans | 111 | 91 | |
58 ans | 101 | 81 | |
59, 60 ou 61 ans | 91 | 71 | |
1973 et après | 55 ans | 132 | 112 |
56 ans | 122 | 102 | |
57 ans | 112 | 92 | |
58 ans | 102 | 82 | |
59, 60 ou 61 ans | 92 | 72 |
*Le site officiel de l'administration française : Retraite anticipée pour handicap du salarié | Service-public.fr
Si vous remplissez les conditions pour bénéficier d’un départ à la retraite anticipée pour handicap, vous ne subirez pas de décote retraite et le montant de votre pension sera majoré.
Cette majoration est attribuée si vous ne justifiez pas de la durée d’assurance exigée pour obtenir une retraite à taux plein. Son montant dépendra de votre durée de cotisation depuis la reconnaissance de votre handicap et du nombre total de trimestres validés au régime général de la Sécurité sociale.
Voici la formule de calcul pour obtenir le montant de cette majoration pour handicap :
(Nombre de trimestres cotisés au régime général en étant handicapé / nombre total de trimestres validés au régime général en étant ou non handicapé) X (1/3)
La plupart des régimes complémentaires vous permettent également le départ anticipé pour handicap à partir de 55 ans, si vous remplissez les conditions dans le régime de base. Dès lors, votre pension complémentaire ne subira aucune décote.
En revanche, celle-ci ne bénéficie pas de majoration comme celle prévue par le régime général de base.
Pour demander une retraite anticipée pour handicap, vous devez dans un premier temps, adresser à votre CARSAT (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) une demande d’attestation (formulaire à télécharger sur le site servicepublic.fr, par exemple) de départ en retraite anticipée des assurés handicapés, en ayant bien pris le soin de mettre à jour votre relevé de carrière au préalable.
C’est votre CARSAT qui vous adressera cette attestation de départ anticipé pour handicap si vous remplissez toutes les conditions, au plus tôt, 6 mois avant votre date de départ possible à la retraite anticipée.
Une fois ce document en votre possession, vous pourrez effectuer les démarches depuis votre espace personnel sur l’Assuranceretraite.fr. Vous pourrez ainsi, demander votre départ à la retraite en joignant impérativement cette attestation de départ anticipé.
L’invalidité doit être due à un accident ou à une maladie dont l’origine est non professionnelle. Cette invalidité doit réduire votre capacité de travail ou votre salaire. Pour compenser cette perte de salaire, vous pouvez bénéficier d’une pension d’invalidité. Pour bénéficier d’une pension d’invalidité en tant que salarié, vous devez réunir un certain nombre de conditions :
La demande de pension d’invalidité est effectuée soit à l’initiative de votre CPAM soit à votre initiative. Dans ce dernier cas, il faut vous adresser au médecin conseil de votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Après un examen de votre santé, c’est ce médecin conseil qui déterminera la pension d’invalidité à vous verser ou non. Selon l’évolution de votre situation et donc de votre invalidité, la pension peut être modifiée ou supprimée.
L’AAH (allocation aux adultes handicapés) permet à une personne en situation de handicap de compléter ses ressources pour qu’elle ait un minimum de revenu. Pour pouvoir bénéficier de cette allocation aux adultes handicapés, vous devez résider en France (avec certaines conditions si vous n’êtes pas Français) et avoir au moins 20 ans (ou 16 ans si vous n’êtes plus à la charge de vos parents) au moment de la demande et remplir une des deux conditions suivantes :
Le montant de cette aide dépend de votre niveau de ressources** ajoutées à celles de la personne avec qui vous vivez (conjoint, concubin ou partenaire de PACS) et ne doit pas dépasser un certain plafond. Si vous êtes sans ressources, vous toucherez le montant maximum de l’AAH, soit 956,65 € par mois (pour 2023). En revanche, le montant varie par exemple, si vous travaillez (que ce soit en ESAT ou en milieu ordinaire), si vous êtes hospitalisé ou hébergé en maison d'accueil spécialisée (Mas), etc.
Il est possible de cumuler votre pension d’invalidité avec l’allocation aux adultes handicapés (AAH), si et seulement si vous percevez un montant de pension d’invalidité inférieur au montant de l’allocation aux adultes handicapés (AAH).
Vous pourrez alors percevoir la différence entre le montant de votre pension et l’allocation aux adultes handicapés (AAH), jusqu’à atteindre son montant maximum, soit 956,65 € (pour 2023).
L’AAH dont vous bénéficiez, n’est pas systématiquement attribuée à vie. En fonction de votre taux d’incapacité elle peut être révisée sur des périodes différentes :
Taux d'incapacité de 80 % | Taux d'incapacité entre 50 et 79 % | |
Incapacité permanente | AAH attribuée à vie si votre situation ne peut pas évoluer favorablement | AAH accordée pour une période de 1 à 2 ans. Cette durée peut atteindre 5 ans si votre handicap et vos difficultés importantes et durables pour accéder à l’emploi ne peuvent pas évoluer favorablement au cours de la période d'attribution. |
Incapacité non permanente | AAH attribuée pour 5 an minimum jusqu’à 10 ans maximum |
**Les ressources prises en compte correspondent à l’ensemble des revenus nets catégoriels de l’année N-2. Une demande effectuée en 2022, prendra en compte les revenus de 2020.
Lorsque vous atteignez l’âge légal de départ à la retraite, soit 62 ans, le versement de votre pension d’invalidité cesse et se transforme en pension retraite pour inaptitude au travail.
En revanche, si vous continuez une activité professionnelle au-delà de l’âge légal de départ à la retraite, vous pourrez continuer à percevoir votre pension d’invalidité jusqu’à 67 ans maximum.
Vous pouvez bénéficier d’une majoration de 40 % sur le montant de votre pension de retraite pour inaptitude à condition que votre invalidité nécessite l’aide constante d’une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie.
Selon votre taux d’incapacité, vous pourrez continuer à percevoir l’AAH ou elle sera remplacée par l’Aspa (allocation de solidarité aux personnes âgées) :