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Retraite : pourquoi les Français sont-ils inquiets à l’idée de la préparer ?

Mis à jour le 22/06/2022

Les Français sont de plus en plus nombreux à préparer financièrement leur retraite et de plus en plus jeune. C’est ce que révèle l’étude d’Odoxa, qui a récemment réalisé un sondage pour Groupama sur le thème de la retraite. Que révèle cette étude ? Quel budget consacrons-nous à la préparation financière de la retraite ? À quel âge commençons-nous ? Pour quelles raisons nous y préparons-nous à ce point ? Quelles sont nos attentes à l’égard des entreprises ? Pourquoi les femmes sont plus inquiètes que les hommes face à la retraite ?

étude odoxa sur la préparation de la retraite des Français


À l’occasion des #RencontresSurLaRetraite, organisées par Groupama le 29 septembre dernier, Jean-François Garin, Directeur Général de Groupama Gan Vie, a inauguré cette matinée en dévoilant les chiffres du sondage d’Odoxa sur la préparation de la retraite, portant sur un échantillon de 3016 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 847 retraités.

À quel âge les Français commencent-ils à épargner ?

La retraite est un sujet au cœur des préoccupations des Français puisque 48 % d’entre eux ont déjà commencé à préparer leur retraite. Parmi eux, 27 % ont déjà commencé à la préparer financièrement et 9 % d’un point de vue administratif.

Par ailleurs, il est clair que les actifs commencent à préparer leur retraite plus jeune que l’ont fait leurs ainés retraités. En effet, à ce jour, la moyenne d’âge des non-retraités commençant à épargner pour leur retraite est de 34 ans, tandis que les actuels retraités déclarent avoir commencé à épargner en moyenne à partir de 44 ans. Les retraités estiment même que les Français devraient commencer à épargner pour leur retraite en moyenne dès l’âge de 33 ans

Quel budget les Français consacrent-ils à leur épargne retraite ?

De toute évidence, les Français sont prévoyants, puisqu’ils sont 57 % à mettre de l’argent de côté, même s’ils sont 37 % à penser qu’ils n’épargnent pas à la hauteur de ce qu’ils souhaiteraient. 

Les trois principales sources d’épargne sont les livrets ou comptes d’épargne (31 %), l’investissement immobilier avec l’achat de sa résidence principale (30 %) et les placements financiers sur l’assurance vie notamment (25 %). Les autres modes d’épargne constitués par l’épargne salariale (avec le Plan Epargne Entreprise, le Plan Epargne Retraite Collectif, etc. à hauteur de 14 %), par l’épargne retraite individuelle (12 %) et l’investissement locatif (9 %) arrivent après, mais force est de constater que les Français préparent leur retraite sans toujours s’en rendre compte.  

Non seulement ils commencent de plus en plus tôt à épargner, mais ils épargnent aussi des sommes plus importantes. Le budget mensuel que les non retraités consacrent à la préparation de leur retraite est en moyenne de 220 €, contre une moyenne de 148 € mensuelle pour les retraités lorsqu’ils épargnaient pour leur future retraite (hors remboursement de prêt(s) immobilier(s)). Idéalement, s’ils le pouvaient, les actifs aimeraient épargner jusqu’à 313 € mensuels en moyenne dans cette optique. La principale raison qui pousse les Français à épargner, est de se constituer une épargne de précaution (46 %). La seconde est pour préparer leur retraite (24 %), avant de consacrer leur argent aux voyages (23 %), réaliser des travaux (20 %) ou encore aider leurs proches (20 %). 

Les non-retraités sont 67% à avoir déjà mis en place une solution d’épargne pour financer leur retraite.

Pour augmenter ses revenus à la retraite, 1 Français non-retraité sur 2 envisage d’utiliser le dispositif de cumul emploi-retraite qui consiste à continuer à travailler après avoir liquidé leurs droits à la retraite. Les indépendants sont encore plus nombreux à l’envisager (65 %). Toutefois, plus les revenus d’un foyer sont élevés, moins l’envie de continuer à travailler à la retraite est présente : ainsi 39 % des foyers à hauts revenus souhaitent continuer de travailler à la retraite contre 61 % des foyers à très bas revenus.

Quelle perception les Français ont-ils de la retraite ?

Entre désir et inquiétude, les Français ne savent pas sur quel pied danser ! Alors, ils épargnent par précaution…

Un manque d’information et une crainte de partir plus tard à la retraite que souhaité 

Bien que considérée comme l’âge d’or, la retraite est également très critiquée à cause du manque de clarté qui règne d’après eux, autour du sujet. Dans cette étude, 68 % des non-retraités ont le sentiment d’être mal informés sur leurs droits à la retraite (nombre de trimestres, âge de départ à la retraite, etc.) et 71 % ont le sentiment de ne pas avoir de vision claire du montant de la pension qu’ils percevront à la retraite. Ils sont également 71 % à penser qu’ils n’ont pas assez de connaissance sur les grandes étapes d’une bonne préparation de leur future retraite. 

Les non retraités pensent, par ailleurs, qu’ils ne rempliront qu’à 64 ans, en moyenne, les conditions d’âge et de durée de cotisation nécessaires pour percevoir une retraite à taux plein, tandis que les retraités interrogés ont pu partir à la retraite, en moyenne à 60 ans. 

Les chiffres officiels 2022(1) de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) indiquent que l'âge moyen conjoncturel de départ à la retraite est de 62 ans et 4 mois en 2020 en prenant en compte l’ensemble des régimes obligatoires du système de retraite. 

Il est indéniable que cet âge moyen conjoncturel a significativement évolué depuis 2010, date à laquelle il était de 60 ans et 6 mois (+1 an et 9 mois). Ce recul de l’âge de départ est principalement dû au relèvement de l’âge minimum légal d’ouverture des droits à la retraite issu de la réforme de 2010(1). Il augmente plus lentement depuis 2016.

Par ailleurs, la durée de vie moyenne passée à la retraite, pour la génération de 1953, est de 24 ans et 6 mois. Les femmes nées en 1953 passeront en moyenne 26 années et 7 mois à la retraite tandis que les hommes passeront en moyenne 23 années(1).

Or, la perception du nombre d’années passées à la retraite est plus faible quand la question est posée aux Français qui ont répondu à l’étude Odoxa. Les non retraités pensent qu’ils passeront 20 ans à la retraite en moyenne et cette perception est de 22 ans pour les retraités.

Les retraités sont moins pessimistes que les actifs quant à la confiance dans le système de retraite français : 74 % des retraités ont confiance contre 40 % des non-retraités.

La retraite imaginée comme un âge d’or  

Ce manque de confiance dans le système de retraite est compensé par une perception plus positive de la retraite : 

  • Les actifs sont en moyenne 52 % à se déclarer impatients d’être à la retraite : cette impatience se monte à 67 % chez les 50-64 ans et 60 % chez les ouvriers,
  • 51 % des actifs pensent que leur vie sera plus heureuse à la retraite qu’actuellement, tandis que 64 % des retraités estiment être plus heureux depuis qu’ils le sont.
  • Sur l’ensemble des Français (retraités et non retraités), 80 % pensent que leurs relations familiales se passent ou se passeront mieux une fois à la retraite, de même leurs activités et loisirs (78 %), leurs relations amicales (77 %) et pour la vie de couple (63 %), 
  • Le sentiment de plus de liberté à la retraite atteint 88 %, celui d’être plus disponible pour les autres 88 %, celui d’être plus détendu 86 % et d’être mieux dans sa peau 71 %.

Quelle vie à la retraite les Français imaginent-ils ?

Ce qui est intéressant également, c’est que les Français encore en activité redoublent d’inventivité lorsqu’il s’agit de se projeter à la retraite et c’est d’autant plus vrai pour ceux qui sont plus proches du départ à la retraite (42 % des actifs de 35-49 ans, 49 % des actifs de 50- 64 ans et 81 % des actifs de 65 ans et plus). Les idées de projets et d’activités ne manquent pas. Ainsi, envisagent-ils de :

  • Consacrer du temps à leurs passions (pour 57 %), 
  • Voyager (pour 53 %), 
  • Profiter de leurs proches (pour 52 %), 
  • Faire du bénévolat (pour 21 %), 
  • Déménager (pour 17 %), 
  • Continuer à travailler (pour 14 %) 
  • Développer de nouvelles compétences (pour 13 %).

Toutefois, ils ont conscience que leur niveau de vie sera impacté à la retraite : 6 sur 10 estiment qu’ils seront moins aisés à la retraite que le reste de la population. Les retraités, eux, sont 54 % à le penser. Plus de 7 non-retraités sur 10 pensent que leur pouvoir d’achat à la retraite sera plus faible que l’actuel (73 %). Cette crainte est confirmée par 8 retraités sur 10.  

Que peuvent faire les entreprises pour aider leurs salariés à mieux préparer leur retraite ?

Face à ce constat, les assureurs ont un rôle de pédagogie et d’expertise à jouer, afin d’accompagner au plus près leurs clients vers cette nouvelle vie et leur permettre de la préparer en toute sérénité. Les entreprises ont également un rôle à jouer en matière d’information sur la retraite vis-à-vis de leurs salariés : 83 % des Français en sont convaincus.

Si 35 % des salariés indiquent avoir la possibilité d’accéder à des dispositifs d’épargne retraite (PERCOL, article 83…) au sein de leur entreprise, seuls 17 % d’entre eux y ont recours en raison de la méconnaissance de ces dispositifs et de leur fonctionnement.

Pour autant, les Français sont 75% à considérer que si une entreprise propose de tels dispositifs, elle participe à l’intérêt général et 74 % pensent qu’elle prouve ainsi à ses salariés que leur avenir est important pour elle. Cela lui permet, par conséquent, pour 69% des Français, de fidéliser ses collaborateurs actuels et, pour 62%, d’en attirer de nouveaux plus facilement.

Pourquoi les femmes sont-elles plus angoissées vis-à-vis de la retraite ?

La situation des femmes au regard de la retraite doit également être prise en considération, puisque les chiffres de la DREES(1) sont explicites : leur pension de retraite moyenne est inférieure de 40 %* à celle des hommes. Cette inégalité se justifie principalement par des différences salariales entre les hommes et les femmes dès le début de leur carrière professionnelle et des périodes d’inactivité ou de temps partiel plus fréquentes chez les femmes. Cela creuse l’écart au fur et à mesure de la carrière, jusqu’à l’arrivée à la retraite. En plus d’avoir une pension inférieure, les femmes partent en moyenne 7 mois* après les hommes : 62 ans et 7 mois pour les femmes et 62 ans pour les hommes.

L’étude Odoxa réalisée pour Groupama, illustre bien ces données. Seules 42 % des femmes retraitées ayant connu au moins une situation de fragilité (cessation d’activité, congé parental, mères célibataires, femmes en activité non salariée) ont disposé d’une retraite à taux plein au moment de leur départ à la retraite. C’est 16 points de moins que la moyenne nationale.

Par ailleurs, 43% des femmes interrogées dans cette étude, connaissent ou ont connu au moins une de ces situations de fragilité. Toutefois, elles sont 52 % à mettre de l’argent de côté pour leur retraite. Elles y consacrent 178 € par mois, ce qui est 20 % inférieur à la moyenne épargnée par les Français interrogés (220 €). Et malheureusement, 47% de ces femmes aimeraient épargner pour compléter leurs revenus à la retraite, mais n’en ont pas les moyens. 

En tout cas, sachant que les propositions envisagées dans le cadre de la réforme des retraites permettaient de réduire les inégalités hommes / femmes face à la retraite, 49% des femmes connaissant ou ayant connu au moins une situation de fragilité souhaitent que la réforme des retraites soit relancée (soit 9 points de plus que la moyenne nationale).

(1)Les retraités et les retraites - édition 2022 - ouvrage collectif, Collection Panoramas de la DREES - Social, DREES, mai 2022.