Le statut du médecin varie en fonction des modalités de son exercice. Il peut être salarié dans un établissement hospitalier (public ou privé) ou exercer en tant que médecin libéral. À la différence des médecins salariés qui travaillent la plupart du temps dans des hôpitaux publics, les médecins libéraux, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, sont rémunérés à l’acte. Selon son statut, les règles en matière de retraite changent. Vous êtes médecin généraliste ou spécialiste et vous exercez en tant que professionnel libéral ? On fait le point pour vous.
Tous les médecins qui exercent en profession libérale sont affiliés à la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF). La CARMF est donc l'organisme qui gère votre retraite si vous êtes médecin libéral généraliste ou spécialiste. C'est aussi la caisse qui gère la retraite de votre conjoint s’il collabore avec vous (conjoint collaborateur).
Sachez qu'il y a trois niveaux de régime obligatoire au sein de cette caisse. Vos cotisations alimentent les régimes de retraite suivants :
En vous connectant à votre espace personnel eCARMF, vous pouvez télécharger votre relevé de carrière, réaliser des projections de retraite à différents âges et réaliser votre demande de retraite.
En tant que médecin généraliste ou spécialiste, vous pouvez bénéficier de la retraite de base à taux plein dès 60 ans, sous réserve de justifier d’une durée d’assurance (tous régimes de base confondus) de 160 à 166 trimestres, selon votre année de naissance. Si vous n'avez pas pu réunir suffisamment de trimestres de cotisations, votre pension subira une décote de 1,25 % par trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres. Le pourcentage de minoration définitive ne peut pas excéder 25 %. En revanche, en cas de départ à la retraite à partir de 67 ans, peu importe la durée d’assurance, votre pension de retraite de base ne subira aucune décote.
Bon à savoir : le médecin qui continue à exercer au-delà de l’âge légal de départ à la retraite et qui a tous ses trimestres requis, jouit d’une surcote de 0,75 % sur sa retraite de base.
Enfin, en ce qui concerne les pensions versées par les régimes de retraite complémentaire RCV et ASV, elles ne supportent aucune minoration, quelle que soit la durée d’affiliation.
En moyenne, selon les chiffres clés de 2022 de la CARMF[1], l'âge de la première affiliation des médecins se situe aux alentours de 34,18 ans. Les hommes sont affiliés pour la 1ère fois à la CARMF à 34,90 ans, contre 35,80 ans pour les femmes.
L'âge moyen de départ à la retraite des médecins libéraux en France, selon les chiffres clés de 2022 de la CARMF, se situe aux alentours de 65,69 ans. Les femmes partent un tout petit peu plus tard que les hommes avec un départ à l'âge moyen de 66,57 ans, contre 66,30 ans pour les hommes.
Les allocations versées au titre de la retraite de base sont calculées en convertissant les points de retraite obtenus tout au long de la carrière. Le montant de sa retraite est donc égal à la valeur du point x nombre de points acquis par cotisations x coefficient de décote ou de surcote, s’il y'a lieu. Les points sont acquis de la manière suivante :
Enfin, durant leur externat, internat et clinicat, les médecins dépendent du régime général s’ils ont été salariés. Les trimestres obtenus peuvent s’ajouter à ceux de la CARMF dans la limite de 4 par an et sous réserve qu’ils n’aient pas été concomitants.
Tous les médecins libéraux cotisent obligatoirement au régime de la retraite complémentaire de la CARMF et accumulent des points proportionnellement à leurs revenus nets de l’avant-dernière année, dans la limite de 10 points. Un point est attribué par tranche de revenu de 14 398 € pour 2022.
Elles sont réservées aux médecins libéraux conventionnés. La cotisation est supportée par le médecin bénéficiaire (relevant du secteur 1) pour 1/3 et par les organismes d’assurance maladie pour 2/3. Cette prestation supplémentaire de vieillesse est exprimée en points de retraite.
Selon les chiffres clés de 2022 publiés sur le site de la CARMF, la retraite moyenne annuelle s'élève à 32 656 €. Ce montant moyen est en grande partie (45 %) alimenté par le régime de retraite complémentaire de la CARMF. La pension de retraite de base représente une part de 21 % et la pension de retraite versée par le régime ASV représente 34 % de ce montant moyen.
Régimes | Retraite moyenne 2022* | |
Base | 6,926 € | 21% |
Complémentaire | 14,634 € | 45% |
ASV | 11,096 € | 34% |
Total | 32,656 € | 100% |
*Avant prélèvements sociaux : CSG, CRDS, CASA et impôts. Base janvier 2022.
Cette indemnité est attribuée au conjoint survivant, si au moment de son décès, le médecin était âgé de moins de 75 ans, affilié à la CARMF et à jour de ses cotisations. Le bénéficiaire doit être non séparé de corps et justifier de 2 années de mariage à la date du décès. L’indemnité décès s’élève en 2022 à 60 000 € (versement unique).
Une rente temporaire peut être attribuée au conjoint survivant, sous certaines conditions :
Cette rente temporaire est servie au conjoint non remarié jusqu’au 1er jour du mois qui suit son 60e anniversaire. À cette date, ses droits à la pension de réversion sont automatiquement ouverts.
Il n’existe plus de condition de durée de mariage ou de non-remariage pour avoir droit à la pension de réversion, mais le conjoint survivant doit satisfaire à des conditions de ressources. S’il vit en couple (avec un conjoint, un partenaire de PACS ou un concubin), c’est la totalité des ressources du foyer qui sera prise en compte. Le conjoint survivant doit avoir 55 ans ou plus.
Le conjoint survivant qui était bénéficiaire de la rente temporaire pourra la cumuler avec la pension de réversion, dans une certaine limite.
[1] Site internet de la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France – Chiffres clés 2022